Vous êtes en pleine rénovation ou construction d’une maison, et vous vous attaquez au réseau d’électricité ? Dans ce cas, vous avez sûrement entendu parler du schéma électrique.
Que ce soit pour un tableau de répartition, une pièce ou tout le logement, un bon schéma électrique est indispensable pour garantir la sécurité des occupants.
Dans cet article, nous vous donnons les clés pour réaliser un schéma électrique clair, lisible et surtout conforme à la norme NF C 15-100.
Rassurez-vous, ce n’est pas bien compliqué !
À quoi sert un schéma électrique ?
Que ce soit dans le but de bricoler, rénover une maison ou tout autre travail nécessitant de modifier ou d’ajouter des raccordements électriques, un schéma électrique est essentiel. Celui-ci permet de s’assurer que le réseau électrique de la maison est conforme aux normes françaises, mais aussi d’intervenir plus facilement en cas de panne.
Imaginez avoir un dégât des eaux dans un mur, mais n’avoir aucune idée de l’emplacement de vos tuyaux ? Eh bien en électricité, c’est la même chose !
Visualiser l’ensemble de l’installation avant travaux
Avant des travaux de raccordement électrique ou pour réparer une panne, ce schéma est très utile. Il permet de savoir avec précision où passe chaque fil électrique.
Ce type de schéma permet de s’assurer que le plan obéit aux normes françaises en termes de limite d’appareils par ligne et par disjoncteur.
Répartir les circuits selon les usages : éclairage, prises, gros électroménagers…
Le schéma électrique permet d’assurer la répartition logique du circuit électrique dans la maison selon les besoins. Par exemple, les lignes électriques pour l’éclairage sont montées en série, alors que le reste l’est généralement en parallèle.
Sans oublier que d’après la norme NF C 15-100, jusqu’à 8 prises peuvent être installées sur un même disjoncteur, ce qui démontre l’intérêt du schéma afin de ne pas risquer une infraction et surtout de surcharge du réseau.
Anticiper les besoins et éviter les surcharges
Le besoin du schéma électrique dans l’élaboration du réseau d’électricité de la maison est essentiel afin de s’assurer que tous les besoins du logement en électricité soient comblés. C’est principalement le cas pour la cuisine par exemple, ou un raccordement pour plaque de cuisson est obligatoire, ainsi que trois autres raccordements pour des installations au choix.
Le schéma permet enfin de connaitre le nombre de prises présentes dans chaque circuit et donc de dimensionner correctement les câbles et les protections.
Aider l’électricien ou le bricoleur à installer ou intervenir facilement
Imaginez un électricien qui travaille à l’aveugle sans savoir où sont les câbles, si tel circuit compte déjà le nombre maximal de prises ou si ce fil est dédié à l’éclairage ou à l’alimentation de la cuisine.
C’est justement dans le but d’éviter cette situation que le schéma est utile, non seulement durant l’installation du circuit électrique, mais aussi bien après, en cas de modifications, ajouts ou panne.
Les différents types de schémas à connaître
Il existe plusieurs schémas électriques différents. Ceux-ci sont utilisés pour divers besoins. Nous allons aborder les trois schémas principalement utilisés :
Schéma unifilaire : vue simplifiée, utilisée pour les tableaux électriques
Les schémas unifilaires sont des plans simples, utilisés pour représenter le circuit électrique d’une maison, une chambre ou une construction. Ils montrent par où passe le flux d’énergie et les différents éléments qui composent l’installation en utilisant des symboles simplifiés.
Ce type de schéma peut être utile pour les bricoleurs amateurs, pour l’électrification d’une pièce ou d’une extension par exemple.
Schéma multifilaire : plus complet, chaque fil est représenté
Le schéma multifilaire est certainement le plan le plus détaillé du circuit électrique. Il représente chaque fil, câble par câble, en détaillant chaque conducteur (phase, neutre et de terre).
Ce type de plan est utilisé par les professionnels, surtout lors de la construction d’un bâtiment.
Schéma architectural : intégration du réseau sur le plan du logement
Enfin, le schéma architectural est un schéma représenté sur les plans de construction de l’habitation. Ce schéma est généralement conçu par l’architecte dans le but de planifier et de communiquer le raccordement électrique nécessaire de l’habitation au professionnel chargé de l’installation.
Étapes pour créer un schéma électrique
Maintenant que nous connaissons les différents types de schémas électriques, nous allons découvrir les différentes étapes nécessaires à leur création.
Lister les équipements : prises, interrupteurs, luminaires, électroménagers…
La première étape est de lister les différents équipements électriques nécessaires au logement ou à l’extension en train d’être raccordée. Cela comprend :
- Les prises de courant
- Les interrupteurs
- Les points lumineux
- Les appareils électroménagers
- etc.
N’hésitez pas à lister les points par pièces afin de bien estimer les besoins globaux du circuit.
Diviser les points de raccordement en circuits
La seconde étape est de répartir les différents raccordements en circuits électriques distincts.
À noter qu’en général, chaque besoin nécessite un circuit d’une puissance différente. Par exemple, l’éclairage demande au maximum 16A (Ampère), les prises électriques entre 16A et 20A et enfin les circuits spécialisés comme pour l’électroménager (plaque de cuisson, lave-linge) peuvent atteindre une puissance totale de 32A.
Divisez également les raccordements qui doivent être en série, et ceux en parallèle.
Respecter les règles de la norme NF C 15-100
Lorsqu’il est question de raccordement électrique, la norme NF C 15-100 est la plus citée.
Celle-ci définit des règles précises de conception d’un réseau électrique afin d’en assurer la sécurité.
On y retrouve :
- Un nombre maximal de 8 points lumineux ou 8 prises par fil de 2,5 mm² ;
- L’obligation d’un circuit spécialisé pour certains appareils électroménagers de la cuisine.
Placer les éléments sur un plan du logement
Vient maintenant le moment de placer chaque point du circuit sur le plan du logement. Pour cela, le plus simple est de prendre le plan de l’architecte, et d’y placer chaque point lumineux et prise nécessaire par pièce. Faites attention à indiquer la hauteur, afin d’éviter les erreurs.
Utilisez pour cela les bons symboles. Les prises classiques pour la télévision ou l’éclairage au plafond et mural ont chacun leur propre symbole.
Relier avec les bons symboles électriques
Maintenant, il est temps de relier chaque point d’un circuit. Munissez-vous d’une règle afin de tracer des lignes droites et n’oubliez pas de respecter le nombre maximum de points dans un seul circuit. Là aussi, chaque type de circuit doit être indiqué par le symbole adéquat.
Vérifier la cohérence et la sécurité du schéma
Enfin, effectuez une dernière vérification pour vous assurer que le schéma respecte bien vos besoins et les normes en vigueur. Afin de ne pas vous casser la tête, nous vous avons préparé une petite checklist des points à vérifier :
- Chaque circuit doit être relié à un disjoncteur adapté à sa puissance
- Les symboles utilisés doivent être aux normes
- Le nombre de points et prises par circuit doivent respecter les limites
- Ne pas oublier les circuits spécialisés pour les équipements de cuisine qui en ont besoin et pour la salle de bain.
Les erreurs fréquentes à éviter
Oublier les circuits spécialisés (four, plaques, lave-linge…)
L’erreur la plus courante est d’oublier d’inclure dans le schéma électrique des circuits spécialisés pour les équipements qui en ont besoin, notamment :
- Les radiateurs électriques
- Le chauffe-eau
- Les plaques de cuisson
- La cuisinière
- Le lave-linge
Or, ces équipements ont souvent besoin de prises délivrant un courant d’une puissance de 20A et plus, contrairement aux prises classiques.
Trop d’éléments sur un même disjoncteur
Une autre erreur est de positionner trop d’éléments sur un même circuit. Pour rappel, la norme NF C 15-100 exige :
- 8 prises maximum pour un disjoncteur de 16A et un câble de 1,5 mm² ;
- 12 prises maximum pour un disjoncteur de 20A et un câble de 2,5 mm² ;
- 6 prises maximum pour un disjoncteur de 20A pour la cuisine ;
- 8 points lumineux maximum par circuit.
Ne pas prévoir l’évolution future de l’installation
Il s’agit d’une erreur commise par de nombreux amateurs : réaliser un bon schéma, mais qui ne laisse aucune place à une évolution future du circuit. Il est nécessaire d’anticiper les changements afin de réduire la charge de travail. Pour cela, il est possible de prévoir des zones de raccordement encore non utilisées, qui permettent un ajout simple en cas de besoin.
Utiliser des symboles non conformes
En Europe, il est nécessaire d’utiliser des symboles conformes normalisés qui suivent la norme IEC 60617. Il peut exister différents symboles selon les pays et les mises à jour, alors assurez-vous d’utiliser la dernière version du symbole et celui conforme à la réglementation française.
Conclusion
Réaliser un schéma électrique peut sembler compliqué, et ce n’est pas étonnant. Entre les normes et les symboles à retenir, ce type de plan ne se conçoit pas sans préparation. Heureusement, avec les bonnes bases, tout devient plus simple. Pensez à retenir les symboles, les réglementations liées à la norme NF C 15-100 et n’hésitez pas à faire appel aux connaissances d’un professionnel si besoin !
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